Pichuã, ou une quête sous les étoiles.
La lune
avait entamé sa décroissance, mais trônait encore haut dans le ciel quand
Pichuã s’éveilla.
Le ciel était clair, presque dégagé, et les quelques nuages
qui assombrissaient, par ci par là, la grille étoilée fuyaient sous le souffle
soutenu de la brise maintenant bien installée.
Se
redressant lentement, Pichuã s’assit et s’assura de la drisse de sa voile. Une fois la toile légèrement
tendue, il s’empara de la dérive.
Immédiatement, la frêle embarcation réagit aux nouvelles
directives qui lui étaient transmises et fit bientôt un bond en avant sous les
impulsions conjointes des éléments qui, par le jeu subtil des
actions-réactions, lui permettaient de se mouvoir dans quasiment toutes les
directions.
Une fois le
bateau stabilisé, Pichuã vérifia, bien que ce ne fut pas nécessaire, le cap
qu’il avait pris intuitivement :
Devant lui, haute dans le ciel, se tenait la « Lueur Céleste ».
Malgré le
long temps d’inactivité et la dangereuse déshydratation qu’il avait subi,
Pichuã se sentait en forme et, ne connaissant plus le tourment de la soif,
semblait heureux de son sort.
Son estomac, bien sur, le faisait horriblement
souffrir ; mais il sut le calmer, pour un temps, avec un morceau de taraud
qui surnageait au fond de sa pirogue, lorsqu’il eut établit son cap et sa
navigation. Demain, au grand jour, il serait temps d’inventorier les maigres
réserves qu’il lui restait et qui semblaient disséminées, ça et là, dans son
esquif. Demain, il serait temps de prendre des décisions sur ses actions
immédiates, mais il savait déjà que sa survie passait par la découverte de
nourriture, à court ou moyen terme…
Mais pour
l’heure, Pichuã leva les yeux et vit son étoile, celle qui toujours l’avait
accompagné et soutenu par sa seule présence.
Pichuã contemplait sa Bonne Etoile…